haxio enfile son gilet bleu

haxio enfile son gilet bleu

 

Les Salons Jeunes d’Avenirs accueillent chaque année plus de 13 000 jeunes en Ile-de-France, 7 200 en Hauts-de-France et 5 000 à Marseille-Provence. Ces jeunes, de sans diplôme à bac+5, y rencontrent des entreprises, des associations, des bénévoles pour les aider dans leur parcours vers l’emploi.

Cette année, toute l’équipe d’haxio (créée en janvier 2019) se mobilise aux côtés du groupe AEF et enfile son gilet bleu pour conseiller et accompagner ces jeunes en recherche d’emploi. C’est une initiative qui nous tient particulièrement à cœur, c’est pourquoi nous nous mobiliserons à chaque édition des salons Jeunes d’Avenirs.

Rendez-vous au Paris Event Center, Mardi 17 et Mercredi 18 septembre 2019 !

 

moi je, c’est hors jeu

moi je, c’est hors jeu

Pour la modestie, je ne crains personne.

 

On connaît le mot. S’il est d’Erik Satie, son service après-vente, vif et spirituel, a été assuré des années durant par Jean d’Ormesson. C’est un bel oxymore, un habile paradoxe : qui se vante de modestie ne prouve-t-il pas qu’il en manque ? L’entretien de recrutement présente aussi un moment paradoxal. Pour obtenir le poste convoité, un candidat (F/H) doit expliquer au recruteur (F/H) pourquoi il est le meilleur. Il voudrait être acheté – mais il doit commencer par se vendre. Il voudrait écouter – mais il lui faut d’abord parler. Il voudrait se passer des autres – mais il s’agit avant tout de les surpasser. Certains y réussissent mieux que d’autres. C’est autant une question de tempérament que de préparation. Autant une affaire d’expérience que de compétences. C’est aussi une question de motivation : elle n’est pas tout mais elle fait presque tout. Elle donne un objectif, un cap, un but ; elle apporte du nerf, de l’intention, de l’intensité.

Mais revenons à notre sujet : parler de soi. Pour un recruteur, que rebutent la forfanterie et les fanfaronnades, la différence s’établira entre le « je » du candidat qui déroule son parcours et détaille ses compétences et le « moi je » du candidat qui vante son parcours et s’invente ses compétences. L’égo (« moi je » en latin), c’est moins le sujet que « je » suis que celui que « moi je » voudrais être. Entre les deux, il y a « mon cher petit moi » et son lot d’illusions, d’arrangements et de mensonges (qu’on voit souvent éclore en simultané sur le CV). Au lieu de se vendre, certains se vantent et partant s’inventent. Au lieu d’écouter, ils se goûtent certes mais se coulent à proportion.

Pour les guérir de leurs émois du moi, on n’hésite pas à recommander aux égocentriques l’apprentissage de la vérité – qui est un chemin escarpé que facilite l’Assessment Center chez haxio  – et la lecture de Montaigne. L’ancien Maire de Bordeaux, auteur des Essais, n’avait-il pas fait graver sur les travées de sa librairie (où il passait l’essentiel de ses jours) 57 sentences tirées de la Bible et des auteurs classiques ? Toutes, et les Essais à leur suite, rappellent que l’homme est ordinaire et imparfait, suffisant et insuffisant – telle celle-ci, de Pline : « il n’y a rien de certain que l’incertitude et rien de plus misérable et fier que l’homme ».

Accepter nos faiblesses nous rend plus forts. Reconnaître nos incapacités nous rend plus capables. Le scepticisme de Montaigne est la plus tonique source de vérité et d’humanité. Faites passer.

 

la rentrée, c’est le temps des résolutions

la rentrée, c’est le temps des résolutions

 

La vie est tout de même bien faite. Avec deux rentrées par an, on peut prendre deux fois des bonnes résolutions. Garçon, remettez-nous ça ! La première rentrée est en janvier, elle est celle de l’exercice civil. La deuxième est en septembre, elle nous vient des années d’école. On est en droit de préférer la deuxième. Elle sent la colle arabique, le plastique neuf des trousses et des classeurs. Elle est bleue comme les ciels de septembre, vive comme la clarté oblique des soleils d’automne. Elle a encore le goût de l’été, du sable dans les chaussures, une sorte d’insouciance venue des soirées d’août.

Mais c’est quoi une BONNE résolution ? A la différence de la décision, qui est un acte de volonté pure et qui engage tout aussitôt (exemple : -333 AV JC, Alexandre tranche le nœud gordien), la résolution est une volonté qui ne cesse de vouloir, jour après jour, jusqu’à ce qu’elle parvienne à son but… qui n’est jamais acquis… C’est en somme vouloir continuer de vouloir (exemples : faire un régime, arrêter de fumer, se (re)mettre au sport). On le décide, mais il faut continuer de le décider à chaque instant.

Très souvent, les candidats que nous rencontrons au retour des vacances ont décidé de «  changer de job ». Diantre ! S’agit-il d’une décision ou d’une (bonne) résolution ? La décision serait la démission. Elle est immédiate, nette, sans retour – on démissionne d’abord, on cherchera ensuite, on trouvera après. La résolution, c’est imaginer et se donner les moyens de vouloir changer : sous 3 mois, 6 mois, davantage ? Pourquoi, quel projet, quelle vie ? Qu’importe : on le veut et on continuera de le vouloir. La plus belle des résolutions reste à nos yeux celle de Marcel Proust. Réputé mondain, snob et velléitaire, jugé perdu pour la littérature, il attend d’avoir presque 40 ans (et une révélation) pour s’enfermer plus de dix ans durant dans une chambre aux murs couverts de liège et là, coupé de ce monde qu’il avait tant aimé (et qui l’avait tant nourri), écrire la plus magistrale et la plus éblouissante des œuvres qui soit – la Recherche du temps perdu.

Vouloir ne plus perdre son temps : et si c’était la meilleure résolution à prendre en cette rentrée ?

l’été, c’est déconnecter

l’été, c’est déconnecter

 

Qu’importe si c’est faux : dans le métro vous croyez sentir des effluves d’ambre solaire. Entendre le ressac de la mer. Crier les mouettes au-dessus du port.

Ce n’est pas tout. Au bureau, vos collègues vous donnent l’impression d’avoir des palmiers dans les yeux. Des îles sous le vent. Des panoramas de montagnes couronnées de neige. Quand vous croisez votre patron, vous vous posez la question de savoir pourquoi il porte un tuba, un maillot à fleurs et prend, pour vous saluer, ce drôle d’accent polynésien. Vous savez quoi ? Les signes ne trompent pas : il est vraiment temps de partir en vacances.

Au retour, à quoi mesurerez-vous que vos vacances ont été réussies ?…

… Au nombre de codes que vous aurez oubliés en remettant les pieds au bureau : ceux de l’accès au parking, de l’ordinateur, du casier ou de la photocopieuse – et le badge, bon sang, mais où a-t-il bien pu passer ce fichu badge ?…

… Au fait que vous réaliserez, un rien décontenancé, que pendant trois semaines votre smartphone ne vous aura servi qu’à consulter la météo, lire l’Equipe.fr et réserver des courts de tennis…

… À l’incroyable capacité que vous aurez eue à oublier : le principe même de l’existence d’un réveil, l’utilité intrinsèque de Powerpoint, la fonction centrale, dans votre vie, d’un costume ou d’un tailleur ou la signification profonde d’acronymes barbares tels que SWOT, VUCA ou ROCE…

En tout état de cause, en ce mois 7 qui marque les 7 premiers mois d’existence d’haxio, nous vous souhaitons de très heureuses vacances. Profitez bien des vôtres. Faites du sport. Lisez des romans. Rechargez vos batteries. La rentrée se fera comme toutes les rentrées : sur les chapeaux de roue…

 

cet été, c’est penser

cet été, c’est penser

 

Au début, on n’y croit pas. Soyons sérieux. Peut-on parler, à 7.55, tous les matins de l’été sur la première radio de France, de… Blaise Pascal ? La réponse est : oui. Prêtons l’oreille. C’est Antoine Compagnon qui s’exprime : il n’est pas n’importe qui.

Blaise Pascal est né en 1623. Un an après la Fontaine, deux après Molière : c’est le Grand Siècle qui entre au stade de France aux accents de l’hymne de la Ligue des Champions. Blaise Pascal est mort en 1662. 39 ans : le temps de connaître plusieurs vies, qu’il a enchainées comme Ayrton Senna les tours de piste, à une allure folle. Récapitulons. Mathématicien. Physicien. Inventeur (entre autres de la machine à calculer). Brio absolu. Intelligence suprême. Puis, libertin, jouisseur. Et enfin, à la suite d’un accident au Pont de Neuilly, mystique. Repliement sur Dieu, une Foi qui le consume comme un Feu, le Pari qui a fait tant parler. Et surtout, les Provinciales (1656) et les Pensées (1669). Les Pensées sont un grand livre inachevé, suite de fulgurances, de notes, d’abîmes, de bifurcations. C’est un autre brasier, aussi moderne qu’Une vie en enfer de Rimbaud ou les Chants du Maldoror de Lautréamont.

Pourquoi lire Pascal ? Antoine Compagnon le dira mieux que nous dans son Eté avec Pascal. En un mot, (Blaise) Pascal est le frère en doute de Montaigne. Pour les deux, nous sommes faibles, envieux, changeants. Nous ne connaissons rien au monde, nous ne comprenons rien à nous-mêmes. La différence entre les deux ? Le doute de Montaigne est souriant, celui de Pascal grimaçant. Et infini, rendu dans une langue sublime.

En attendant l’AI et l’Homme Dieu (qui dit-on est en train de remplacer le Dieu de Pascal), cet été on reprendra un peu de ses Pensées.

 

le mensonge, c’est la vérité

le mensonge, c’est la vérité

 

Il fallait bien qu’un jour on finisse par tomber le masque : lire la Harvard Business Review (en VO et en VF), Les Échos Management ou le fil des cabinets de conseil en stratégie sur LinkedIn, ça va un moment. Alors, bien sûr ne nous faites pas dire qu’on s’y ennuie ; qu’on n’y apprend rien ; qu’ils nous tombent des mains. Au contraire. On s’y plonge. On y déniche (parfois) de nouveaux mots, on y découvre (souvent) de nouveaux concepts, des mondes prêts à advenir, qu’on ignorait, qui nous fascinent. C’est juré, ils nous font réfléchir, ils donnent de la profondeur à nos analyses, ils bousculent nos façons de voir – en un mot ils nous enrichissent…

Mais…

Mais ne pensez-vous pas qu’il y a… mieux ?… Plus fort ? Plus intense ? Plus subversif pour à la fois se comprendre et comprendre le monde professionnel ? Par exemple, en lisant Scott Fitzgerald – qui reste un compagnon de route indispensable en termes d’apprentissages et d’émotions – de naufrages aussi ? Ou Hemingway – qui constitue en tout une boussole indépassable dès lors qu’on traite de courage et d’accomplissements, physiques et moraux ?

Lire des romans nous fait tels que nous sommes au gré d’aménagements mobiles, souples et imparables. En passant par le délicieux mensonge qu’est la fiction, lire permet de recueillir sur soi les meilleurs indices de connaissance et d’atteindre sur les êtres qui nous entourent une vérité plus vive et plus exacte.

En avouant que « la mort de Lucien de Rubempré avait été le plus grand drame de sa vie », Oscar Wilde avait (presque) tout dit. Alors cet été, au bord de la mer ou face aux montagnes, le soir comme le matin, laissez tomber la presse économique : lisez des romans !