Invités Emilie Le Goff CEO de Troops et Laurent de la Clergerie Président de LDLC

Pour son lancement, le Club Talent d’haxio a consacré une première table ronde virtuelle à un sujet brûlant pour les entreprises : « Quelles nouvelles approches pour le talent development en 2022 ? » avec deux exemples très novateurs en matière de RH : d’un côté Troops dont la CEO Emilie Le Goff a décidé de placer l’ensemble de ses collaborateurs en télétravail. De l’autre, Laurent de la Clergerie, Président du groupe LDLC qui depuis un an a instauré la semaine de 4 jours dans son entreprise.

L’occasion d’aller plus avant dans ces deux expériences, qui montrent aussi que les attentes des candidats vis-à-vis des entreprises ont changé et qu’il faut là aussi innover pour séduire les talents.

Troops, spécialiste de la digitalisation des processus des ressources humaines des entreprises d’intérim, proposait déjà largement le télétravail à ses collaborateurs avant la crise Covid. La surprise d’Emily Le Goff a été assez grande quand, après les périodes de confinement, elle a constaté que « personne n’est revenu au bureau. » 70 personnes depuis, partout dans le monde profitent de ce mode de travail flexible qui permet aussi un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée.

Pourtant Émilie Le Goff reconnaît que passer en télétravail à 100% ne va pas sans certaines difficultés, qu’il est important d’anticiper. Il peut être compliqué de garder un collectif de travail, les relations peuvent être rapidement plus tendues dans la mesure où tous les échanges informels (la fameuse machine à café) ont disparu. Alors, de nouveaux outils ont fait leur apparition chez Troops pour recréer des relations de bureau sous forme digitale.

« Le télétravail doit être pensé » explique Emilie Le Goff. «  Et il faut une charte qui permette de mettre tout le monde d’accord et de fixer les règles du jeu. »

 Le télétravail a surtout été un levier pour recruter, mieux et plus loin que le bassin d’emploi naturel de l’entreprise. « Nos collaborateurs sont installés partout en Europe et nous avons pu monter en compétence », dit-elle. Le modèle managérial a lui aussi évolué vers du travail en projet, moins hiérarchique. « C’est de toute façon une demande massive des jeunes que je recrute, ne pas venir au bureau », conclut-elle.

 Second invité du Club Talent, Laurent de la Clergerie, Président du Groupe LDLC, société pionnière en e-commerce de matériel high-tech, a instauré au sein de son groupe la semaine de 4 jours (32 heures par semaine). Un an après la mise en place de ce mode de fonctionnement, il a détaillé les effets sur la productivité́, le bien- être et la fidélisation des collaborateurs. « L’idée n’était pas de fermer l’entreprise le vendredi, explique-t-il. Il fallait que cette nouvelle organisation soit transparente pour nos clients. » C’est toute l’organisation du groupe qui a dû être repensée -travail en binômes, plus de RTT, moins de présentéisme. « Ça a marché de façon quasi magique, même si on a dû s’habituer aux mails d’absence des collaborateurs expliquant que tel jour est leur jour off. En réalité nous sommes plus efficaces qu’avant. »

La liste de bénéfices pour l’entreprise est presque aussi impressionnante que celle pour les salariés : Baisse de l’absentéisme, meilleure productivité, moins de stress. Que Laurent de la Clergerie explique par « un vrai week-end » pour les collaborateurs, qui permet la décompression dans la mesure ou le jour off en semaine est souvent l’occasion de rattraper les contraintes de la vie privée (rendez-vous médicaux ou administratifs, courses etc.)  « On a vu les effets y compris sur des services comme la logistique, poursuit Laurent de la Clergerie, il n’y a plus de baisse de cadences à la reprise le lundi, moins d’usure. »

La Président de LDLC explique avoir un seul regret : « Avoir mis en place les 4 jours si tard » et n’hésite pas à inciter les autres entreprises à y réfléchir, « c’est un bon moyen pour allier performance économique et sociale. » Ce qui, dans un contexte ou les recrutements deviennent plus concurrentiels, peut aussi faire la différence auprès des candidats.

Le prochain Club Talent d’haxio, animé par Frédéric Schwenck, Directeur des opérations chez haxio Talent, et Paul Simoes, Directeur pôle talent development et coach chez haxio Talent, se tiendra le 11 mars prochain autour du thème de la motivation profonde des candidats.

Le Club Talent d’haxio, réservé aux professionnels du développement RH, se veut un lieu d’échange, de confrontation des bonnes pratiques et d’anticipations du marché́ des talents en permanente évolution.