On a déjà parlé ici de Blaise Pascal, qui a marqué la littérature française et qui la marque encore.
Il meurt jeune, à 39 ans, laissant dans ses poches les Pensées, somme si actuelle – fragments, flamboiement, fulgurances.
On le compare à Montaigne dont il est proche et lointain. Proche car il pense comme lui que l’homme est faible, incapable d’accéder à la vérité, à la nature, à soi-même – soyons directs : l’homme n’est pas grand-chose. Lointain car Montaigne sourit là où Pascal souffre.
Pascal est donc terriblement actuel. Relisons ceci : « Que l’homme revenu à soi considère ce qu’il est au prix de ce qui est, qu’il se regarde comme ce canton détourné de la nature ; et que de ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même à son juste prix. »
Pascal visionnaire ? Pas tout le temps ! « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir rester en repos, dans une chambre. »
Il nous semble que notre malheur actuel vient du postulat contraire. Vivement que nous sortions de nos chambres, de nos repos, de nos cachots. Vivement que nous revoyions des candidat.e.s, des collègues, du monde autrement que par écrans interposés.
Et vivement que nous nous re-trompions (un peu) (beaucoup) (à la folie) sur nous-mêmes !